Week end de folie dans le Kérala!

Lundi 20 Aout était un jour férié et un de mes collègue, Sujeeth nous avait invité à son mariage. Voilà 2 excellentes raisons pour partir en voyage sur le week end dans une autre région de l’Inde : Le Kérala. Cette région est située au sud est de l’Inde et est très prisée par les touristes indiens pour son climat et son calme notamment.

Nous sommes partis avec  5 collègues dont 2 qui sont venus avec leur famille. Voilà l’équipe :

Les deux familles:

Ils ont tout bien organisé, location d’un bus avec chauffeur qui connait la région. Le trajet a duré 14 heures, nous sommes parti le vendredi soir vers 20h et sommes arrivés à Tekkali vers 10h le matin.

Le repas du soir au bord de la route :

Nous avons fait un petit safari de 2h en bateau pour voir des animaux dans une réserve naturelle. Nous avons vu entre autres des phacochères, des buffles, des cerfs, beaucoup d’oiseaux et… Des éléphants !

Nous sommes ensuite directement parti pour notre 2^ème destination : MUNNAR . 5h de bus tout en virages et épingles de montagne. Munnar est une ville de plantation de thé au milieu des montagnes, le climat y est très frais (20 degrés environ), j’ai même eu froid par moments. Nous avons dormi dans une Guest House, très simple et plus ou moins propre (les draps notamment étaient fort douteux).

Le lendemain, après le thé et petit déjeuner indien (sorte de pancakes ou petits gâteaux de riz accompagnés d’une sauce très épicée), nous sommes allées voir les environs. Les paysages sont absolument magnifiques et variés..

Ici, c’était le « Point Echo », nous avons vérifié si ça marchait bien :

Sur la route nous sommes passés devant un éléphant. Les indiens nous ont expliqué qu’il fallait faire très attention parce qu’un éléphant seul est très dangereux. Les éléphants seuls sont énervés et dans un accès de colère peuvent tout détruire sur leur passage. Siva (un collègue) m’a raconté qu’une fois, un éléphant seul était au milieu de la route. Ils avaient du attendre plusieurs heures sans bouger et faire de bruits avant qu’il se décide à bouger, et avaient eu très peur.

Nous avons fini la journée à Munnar par le meilleur : une balade en éléphant (je vais faire des envieux). C’est vraiment impressionnant par la hauteur ! L’éléphant obéit au doigt et à l’œil le dresseur, ils sont très proches et se comprennent parait-il.

Un des casse-croute indien (de véritables bugs bunny) !

Des arbres à caoutchou. La sève est récoltée dans les sacs en plastiques puis retravaillé et mélangé à d’autres matériaux pour former du caoutchou.

Nous avons ensuite repris la route pour Kottayam, lieu du mariage de Sujeeth. Le lendemain nous partons de bonne heure pour le mariage dans nos beaux saris. Nous avions acheté des saris blanc et or qui sont les saris traditionnels du Kérala sur les conseils de nos collègues fille. Au final, nous étions les seuls habillées comme ça car les indiennes préfèrent mettre des couleurs pour les mariages, donc l’effet était un peu raté mais nous avons eu tout de même des tonnes de compliments. C’est très joli et je suis toujours en admiration devant ces femmes qui en portent. Mais je sais aussi une chose : je n’en reporterais plus. C’est chaud, il faut compter une heure pour le mettre (et encore avec de l’aide malgré l’apprentissage), le jupon est super serré (c’est ce qui tient tout le tissus donc si on veut éviter que tout ne tombe il n’y a pas le choix), on ne peut pas faire des grands pas et je marchais tout le temps sur mon sari qui arrive aux pieds (à environ 3cm du sol). On était très soulagé d’enlever cette galère avec Fanny !

Il y avai beaucoup de monde (au moins 150 personnes je pense) : en effet, en Inde, le mariage est le moment privilégié pour montrer son statut donc plus il y a de monde, plus on montre sa richesse et sa notoriété. Avoir des blancs à son mariage augmente le prestige, c’est la grande classe de montrer qu’ils connaissent des blancs. Sujeeth on le connait bien, mais une de nos copines a été invitée au mariage de son coiffeur !

Le mariage était chrétien ce qui est moins festif que les mariages hindous. Mais quand même on ne s’attendait pas à ça, ça a été très expéditif. Petit déjeuner vers 10h chez le marié, messe de mariage d’environ 1h30 puis repas qui a duré…30 minutes !! Et à 15h il n’y avait plus personne ! Vraiment surprenant. Siva Kumar m’a expliqué que les repas ne peuvent pas duré trop longtemps car vu qu’ils mangent avec les doigts, ils ne peuvent pas vraiment faire de pauses pour faire autre chose sans s’en mettre partout. Donc ils mangent vite, se rincent les mains et ensuite entament les autres activités. D’ailleurs en parlant de manger avec les mains, j’ai sacrément pris le coup de main (c’est le cas de le dire, Mouahaha), c’est facile une fois qu’on a eu un peu d’entrainement ! Mais ça reste toujours aussi sale de mon point de vue.

Concernant les mariés, il était visible qu’ils ne se connaissaient pas. Sujeeth a présenté ses amis à sa nouvelle femme, ils semblaient génés et on sentait qu’ils se découvraient. C’est le prêtre qui a passé les anneaux aux doigts des mariés et le bisou traditionnel après les consentements (qu’il n’y a pas eu d’ailleurs) ont manqué. Très peu de contacts entre eux, comme tous les indiens.

J’en ai appris un petit peu plus sur le process d’un mariage. Sauf pour les familles très traditionnelles, le garçon a le droit en principe de choisir celle qu’il veut, de proposer en tout cas, tant que la fille reste dans la même caste. Les familles les plus ouvertes autorisent les mariages intercastes mais c’est peu répandu. Mais la réalité c’est que les indiens n’ont pas énormément de contacts avec les filles car les institutions sont souvent séparées. Donc dans la grande majorité des cas, ce sont les parents qui choisissent des filles qu’ils ont repéré et qu’ils estiment bien. Ils les proposent à leur fils et celui-ci accepte ou non après une ou deux brèves rencontres avec « la cible ». C’est la même chose du coté de la fille. C’est donc les mariés qui donnent quand même leur consentement final mais ils sont fortement poussés à accepter et s’ils refusent une fois, ils ne peuvent pas faire le coup trop de fois non plus. Avec Fanny, nous avons imaginé les parents « faire leur marché » en quelque sorte pendant le mariage de leurs amis.

Pendant ces 3 jours nous nous sommes vraiment intégrées à la vie indienne. J’ai beaucoup appris sur leur façon de vivre et la culture indienne, avec des souvenirs meilleurs que d’autres… Les mauvais moments c’était surtout les toilettes sans papier (juste avec une douchette.. Mais comment fait-on pour les grosses commissions ??! Je ne vous fais pas un dessin^^) et les mauvaises digestions de la nourriture indienne. Les bons moments c’était ces moments de partage, les indiens toujours joyeux malgré l’attente et la fatigue parfois. L’attention qu’ils nous portaient aussi, ils cherchaient des endroits où on pouvait manger pas épicé (ce qui veut dire très épicé pour nous mais mangeable) et partageaient toute leur nourriture. Ils s’assuraient toujours que nous allions bien et nous demandaient si nous voulions faire quelque chose en particulier. Nous avons beaucoup ri. Les femmes étaient beaucoup plus réservées mais ce sont au fur et à mesure rapprochées de nous. Je dédierais un article à la vie de famille indienne pour ne pas trop alourdir cet article mais ils sont des parents très attentionnés.

Lui c’est mon nouvel amoureux. Je n’ai jamais vu un petit garçon si souriant (comme son père en somme). Pas timide et très bien élevé, il venait nous voir pour parler et nous proposer ses petits gâteaux.

L’autre petit garçon était très mignon physiquement mais un vrai enfant pourri gaté colérique.