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Pauline part à la découverte de l'Inde

9 décembre 2012

Récit de mes derniers moments en Inde (un peu en retard certes)

Ma dernière semaine a été relativement occupée, aussi bien au travail qu'en dehors.

Au travail, je me suis assurée que mes projets soit correctement repris après mon départ, donc j'ai fait principalement de la formation aux stagiaires repreuneurs. Le soir, je suis allée au restaurant, en soirée ou chez des amis pour faire mes au revoir. Plus la semaine avançait, plus la boule dans mon ventre qui redoutait le moment du départ grossissait. Bien sûr une partie de moi avait envie de rentrer en France, de revoir David, la famille et les amis. J'avais envie de retrouver mes habitudes, les rues propres et organisées, la nourriture... Et bien sûr un bon nombre de choses n'allait pas me manquer comme:

- La pollution

- Le bruit incessant

- La négociation (bien que marrante des fois, au quotidien c'est épuisant)

- Le fait d’être pris pour une poire à chaque fois qu'on annonce un prix correct à un commerçant/chauffeur parce qu'il veut nous arnaquer

- Le "jemenfoustisme" à l’indienne, surtout au travail où il faut toujours être derrière eux pour obtenir des résultats

- La mousson

- Les crapauds, les corbeaux, le minaret qui ont si mélodieusement rythmés mes nuits

- Les déchets partout dans les rues

- Les coupures de courant, d’eau ainsi que tous les disfonctionnements récurents dans l'appartement

 

MAIS l'autre partie de moi ne voulait pas quitter l'Inde, ce pays auquel on a tant de mal à se faire au début mais qui devient si attachant au fur et à mesure qu'on le découvre. Je ne voulais pas quitter les gens, dont j'appréciais la mentalité et qui pour certains sont devenus des amis. Je ne voulais pas quitter les aspects qui me faisait aimer cette vie comme:

- Mes collègues et autres connaissances ou amis rencontrés sur place

- Les prix

- Le statut privilégié du "Blanc" qui vous donne accès à des choses complètement impensables en France

- La nourriture: pas tout mais notamment les idlis, les parothas, le manchurian, les appams, dosai, kadai paneer...

- Le climat!

 

C'est dans ce contexte d'ambiguité morale que je suis allée à mon dernier jour de travail vendredi 31 Novembre 2012. Ma journée se déroule normalement bien que plusieurs collègues viennent me serrer la main le matin en me souhaitant le meilleur pour la suite. A 16h15 nous (les concepteurs français) prenons notre pause. A 16h45, nous remontons travailler (Eh oui, une demi-heure c'est le temps normal en Inde^^). A 17h, les concepteurs reproposent une pause. Je trouve que c'est quand même un petit peu tirer sur la corde, même si personne ne nous aurait rien dit. Et puis je ressens de l'agitation, les collègues se dirigent tous vers la salle de conférence. Me doutant qu'aucun client ne monopoliserait autant de programmeurs pour un simple appel Skype, je sens qu'un truc bizarre se prépare. Comme je m'y attendais, on finit par me convier à la mystérieuse réunion. Ils sont tous là, rassemblés, les yeux rivés sur moi. Déjà l'émotion monte. Puis ils m'offrent un petit paquet, que j'ouvre fébrilement. C'est un paon en métal décoré de mille couleurs, très kitch mais le coeur y était. Quand j'essaye de sortir un petit discours de remerciement, ça ressemble plus à un begaiement saccadé car je peine à parler. Je me mets à pleurer, je les prends dans mes bras, je pleure encore plus. Jayanthi tente de me réconforter en me disant que Claire aussi avait pleuré à son départ. J'ai été d'autant plus émue que de toute la période où je suis restée à Animédia, 6 stagiaires ont fini leur contrat et aucun d'eux n'a reçu de cadeau ni n'a fait l'objet d'un rassemblement particulier (un au revoir classique en somme). Je pense qu'ils m'ont particulièrement appréciés et que je les ai sans doute marquée?

 

 

En parlant de Jayanthi, ma chef de projet favorite, j'ai bien cru ne pas la voir avant de partir. Absente le matin, j'ai cru qu'elle avait pris un jour de congés le jour de mon départ car elle n'est arrivée au bureau qu'à 16h00. Pour la première fois depuis que je suis à Animédia, elle portait un sari (violet, en soie : magnifique). Je ne peux m'empêcher de penser que c'était un petit clin d'oeil pour me dire au revoir à sa façon...

Des adieux plutôt déchirants donc, qui m'ont encore moins donnés envie de partir.


Bien entendu, je me suis tout de même rendue à l'aéroport le lendemain matin, j'ai payé mes 120€ de suppléments baggages pour mes 7 Kg de surcharge (pour la petite anecdote, je pensais être dans les clous car j'avais emprunté la balance du marchand du petit boui-boui en bas du boulot. Ca vous donne une idée de la précision indienne...^^), j'ai discuté pendant les 2h d'attentes avec un bavard solitaire qui m'avait prise pour cible alors que je pensais travailler mon rapport, j'ai regardé des films à m'en faire mal aux yeux pendant presque tout mon temps de vol, j'ai attéri avec une heure de retard, j'ai été rejointe par le bavard alors que je trépignais d'impatience devant le tapis roulant qui rend les valises, j'ai sauté dans les bras de mon chéri qui m'attendait impatiemment derrière les barrières "à-ne-pas-dépasser" et j'ai profité de mon premier "bisous public" (en Inde nous ne nous tenions même pas la main dans la rue) depuis 9 mois. La suite... ne vous regarde pas!

 

 

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26 novembre 2012

My last week end... but not the least!

Mon dernier week end a été bien occupé. Le samedi midi nous avions invité avec Fanny les collègues à venir manger à la maison pour mon départ. Il n'y avait pas beaucoup de monde, notamment parce que beaucoup ont du rester à travailler le reste du week end. Mais finalement tant mieux car nous avions cuisiné pour eux et nous n'en aurions jamais eu assez! Nous avions préparé du chili, (sur l'idée géniale de David) et ils ont adoré, tout le monde en a repris! C'était très bien vu il faut dire, pas indien mais quand même des épices, de la sauce et on avait mis du riz pour accompagner. Le repas a cependant été écourté car je faisais partie (et Fanny aussi) de ceux qui sont retournés travailler le samedi après midi.

En effet, Jayanthi (ma Chef de projet principale pour ceux qui ne sont pas au courant) m'annonce ça comme une fleur, l'air de rien. Je lui demande à 12h30 si on va finalement avoir ce meeting avec le grand chef Marc qui devait avoir lieu vers 10h (ma demande voulait clairement dire: je compte partir pile poil à l'heure, c'est bon?) et elle me répond: "oui on l'aura mais on a le temps de toute façon, vu qu'on reste jusqu'à ce soir... et demain!" Je suis resté le samedi après midi, et ma repreuneuse sur ce projet (Castorama, eh oui toujours!) le dimanche. 

Bref, je suis rentrée dans la soirée, juste le temps de manger puis on est partie avec Fanny et Alicia prendre un bus de nuit pour Madurai. Cette ville est très connue pour son temple gigantesque (un des plus grand d'Inde) et la beauté de celui-ci. En effet, il était très imposant et magnifique. Il est constitué de 5 gopurams (pour rappel, ce sont ces grandes tours que l'on appelle ainsi), tous pleins de couleurs et d'une grande précision. A l'intérieur du temple c'est plein de vie, très à l'indienne, on dirait une ville dans la ville.

Un gars est en plein milieu du gopuram (qui fait quand même 60mètres de haut), et il n'a pas l'air d'avoir un harnais bien homologué... pas froid aux yeux!

Vue depuis la terasse d'un restaurant en début de soirée. Les 4 Gopurams marquent les extrémités du temple, vous pouvez voir à quel point c'est grand.

L'intérieur est un vrai labyrinthe, qui grouille de monde et où l'ambiance est évidemment très religieuse. 2 parties étaient interdites aux non hindoux (et même déguisée et maquillée en indienne du mieux que je peux, je serais démasquée^^).

Lui c'est Ganesh! Les indiens le couvrent d'huile pour l'adorer.

(Avez-vous remarqué comme ma kurta est belle? Oui elle me va bien je sais^^). Ah et puis le point sur la figure, c'est une dame qui me l'a collé sur le front en passant, je lui avais rien demandé!

Je prends la pause de Parvati (la femme de Brahma, le créateur) :)

C'est assez impressionnant de voir le nombre de choses qui sont vénérées. Je le savais mais là c'était flagrant car c'était un concentré de toutes leurs adorations et c'était bien entretenu. A l'entrée, il y avait nombre de vendeurs de petits paniers d'offrandes contenant une noix de coco, une feuille de bananier, une banane et quelques fleurs rouges. De même les statues sont recouvertes de poudre blanche (ce que les hindoux se mettent sur le front, à trop forte dose parfois, à tel point qu'on leur voit plus les sourcils) et sont pour la plupart habillées de tissus de qualité (soie):

On voit assez souvent cette représentation: je ne sais pas qui fait la révérence au Ganesh par contre (il y a tellement de rituels et histoires je n'arrive pas à retenir).

Une statue pourvue d'un Dhoti, l'habit traditionnel des hommes.

Cette statue est une femme donc elle est en sari (et elle a même droit à une banane la chanceuse!).

Les meubles aussi sont décorés (ça date surement de la fête des machines, cf mon article sur ce sujet)

 

Aux alentours il y avait pleins de petites boutiques vendant breloques et compagnie...

Les cordelettes sont des ficelles de brahmane, leur signe distinctif:

Un marché qui a fleuri dans un ancien temple aujourd'hui désacralisé

 

Deuxième monumen à voir à Madurai, le palace. C'est assez imposant et il y a de belles sculpture. C'est très grand mais il faut savoir qu'il ne reste plus que 1/4 du batiment original!

Cette famille indienne m'a interpelée timidement pour me demander de les prendre en photo. Après 6 mois à tourner la question dans tous les sens, je n'ai toujours pas compris l'intérêt pour eux de me demander de les prendre en photo, sachant qu'ils ne l'auront jamais et que de mon coté, il est fort probable que je la supprime dans les 5 minutes. Juste un prétexte pour me parler? Quoi qu'il en soit, je la mets ici pour qu'elle n'ait pas été prise totalement pour rien ;)

Ah oui une dernière chose. Lors de la visite du palace, nous avons médité sur quelque chose d'intéressant. Que montre les flèches sur cette photo?

Réponse: ce sont des crottes de pigeon! En fait il a y des barres de fer entre chaque poteau, et du coup tous les pigeons se soulagent en ligne. On s'est dit que ça pourrait être sympa d'en faire de l'art, comme par exemple en mettant des barres de fer en étoile entre les poteaux? On a pas osé le suggérer dans la boite à idée mais Haha, c'était bien plus marrant de réfléchir à ça que d'écouter le guide québéquois du groupe de touristes d'à coté!

 

Enfin tant que je suis dans les bonnes blagues, regardez les pancartes de toilettes publiques dans la rue: Oui oui c'est bien Keira Knightley et des mannequins de magazine! Pourquoi une fille qui se douche à gauche sur la deuxième photo? Très bonne question... Le plus drôle c'est de voir la pancarte qui se veut attractive et un poil moderne, et la tête des toilettes, que dis-je, du trou avec seau d'eau rempli d'araignées et de cocci-cloportes en tous genre! (nous appelons coccis-cloportes tous ces insectes bizarres que nous n'arrivons pas à nommer par leur vrai nom^^)

Je m'en veux de ne pas les avoir pris en photo pour apporter la preuve.
 

20 novembre 2012

Mon petit déjeuner favori!

Bonjour à tous!


Aujourd'hui, je voudrais vous présenter mon petit déjeuner favori indien. Petits pains de riz à la consistance assez dense, le idli ressemble un petit peu à des gateaux de semoule. On le mange accompagné d'une sauce coconut chutney ou sambar (à base de tomate et je ne sais trop quoi d'autre). Ma préférée est de loin le coconut chutney à base de coco comme son nom l'indique. C'est épicé bien à l'indienne mais quand on a pris l'habitude, ça passe créme le matin! C'est par contre bien nourissant, il faut avoir une bonne faim.

J'aime ça parce que c'est bon et puis aussi c'est un des rare met indien qui soit sain. En effet c'est cuit à la vapeur sans gras (ils en mettent partout mais là je vois pas où ils pourraient en rajouter) contrairement à tout le reste qui est frit.

On mange donc ces idlis trempés dans la sauce et avec les doigts bien sûr. Voici le look que ça a:

 

J'ai acheté l'appareil pour en faire et je compte bien le ramener en France! Je m'entraine cette semaine pour pouvoir faire gouter aux courageux en rentrant^^. Je pense que je le servirais plutôt en repas de midi car je doute qu'il y ait beaucoup d'amateur de salé-épicé de bon matin ;)

19 novembre 2012

Bike trip!

Avant dernier week end. Le coeur qui commence à devenir un peu lourd à l'idée de quitter tout le monde, j'essaye de profiter au mieux de mes derniers moments. Au lieu de me préparer à dire au revoir à tous les gens que je connais, j'en rencontre encore d'autres! Peut-être pas très malin, car ça rajoutera de la peine au moment du départ mais bon... En attendant j'ai eu un week end de folie!

Ne connaissant que très vaguement le programme, j'ai suivi une copine française qui travaille avec moi (Balkis). Des indiens avec qui elle était partie en randonnée l'ont invitée à un mariage d'un de leur amis. Balkis ne connaissait pas le marié, et moi je ne connaissais même pas les copains du marié! Bref...


Départ samedi 5h30 du matin: un 4*4, 4 motos, une indienne, 12 indiens et nous deux. Grande première pour moi, j'ai fait le voyage en moto! C'était absolument génial et unique aussi! Ca paraitra sans doute un peu fou et dangereux aussi pour certain(e)s mais je rappelle qu'on est en Inde et que les perceptions sont bien différentes. Maintenant que je suis rentrée saine et sauve je peux raconter sans perturber les nuits des soucieux(se)^^. J'ai fait environ 15h de moto dans le week end derrière des indiens que je ne connaissais pas, avec un casque trop grand, sans aucun doute plus homologué depuis belle lurette, en short et T-shirt sur le retour, ayant dormi 3h par nuit, roulant en zigzag à l'indienne et faisant des pointes à 120km/h. Voilà c'est dit. Mais sinon les indiens étaient très prudents (pour des indiens) :).

Les indiens (encore une expérience qui confrime la règle) m'ont accueillie comme l'une des leurs, ils sont vraiment adorables et ont l'esprit très ouvert. On a passé un excellent week end, j'ai beaucoup rigolé, pourtant avec des gens où la communication n'était pas facilitée.

Voici quelques photos du voyage:

 

 

 

A part ça, le but officiel de ce voyage était quand même le mariage. C'était un mariage hindoux, donc logiquement bien différent du chrétien auquel j'avais été avec Fanny. Souvenez-vous, à ce moment là, j'avais juré ne plus remettre de sari. Et bien je n'ai pas tenu promesse, je m'en suis achetée un autre d'une autre matière (100% soie, attention!) et j'ai retenté l'expérience. La matière était beaucoup plus agréable mais on ne peut pas dire que c'était confortable. J'ai eu encore de l'aide (d'accord on me la carrément mis de A à Z), mais je crois que cette fois j'ai compris à peu près la technique.

"Inspire qu'elle me dit, inspire. Oui mais plus j'inspire, plus tu serres cocotte, ça va pas, faut que je puisse respirer! Et puis déjà qu'on va voir mon ventre mais en plus elle serre à fond pour faire dépasser mon bourelet, ça va bien là!"

"Bon alors comment qu'elle fait?"

"Je vais essayer de l'aider. Où est ce que ça peut bien aller ça?"

"Ouah elle se débrouille bien, oui oui oui!" (admirez le petit coup de soleil en V dans le cou chopé sur la moto la veille XD)

"Je sens que je vais être toute belle!"

C'est vraiment tout un art:

Et Tadam!!

 

Le mariage m'a déçu tout comme l'autre, rien de festif, ce n'est qu'une cérémonie et un bon pretexte pour venir manger bon et gratuit. C'était quand même intéressant à voir pour écouter les traditions racontées par les indiens (différentes des chrétiennes bien évidemment). Par exemple pourquoi le marié s'en va au beau milieu de la cérémonie: c'est une sorte de théatre, le marié décide de ne plus se marier au dernier moment et s'en va, et alors le frère de la mariée court pour le raisonner et le supplie de revenir sauver l'honneur et de se marier. Alors ils négocient pour savoir à quel prix le marié accepte de revenir. Et ainsi né la dot! Aujourd'hui le jour du mariage ce n'est qu'une mise en scène (d'ailleurs le marié était un vrai clown, il passait son temps à se marrer et avait un peu l'air de s'en foutre des rituels... et de sa femme aussi soit dit en passant, lol), ce qui n'empêche que la négociation a eu lieu en amont. Mais je n'en ai écouté qu'une partie, je me suis endormie pendant la cérémonie! (faut dire on s'était levées encore à 5h du matin pour mettre ces fameux saris!). J'ai aussi récolté encore quelques avis masculins sur le mariage, pas très enviant. J'ai essayé de soutirer des confidences à l'une des filles (je n'ai que l'avis des garçons) mais la réponse était tellement clichée (bien sûr que je veux me marier, c'est le but de ma vie, je l'attends avec impatience patati patata... alors qu'elle est s) que je ne sais pas quoi penser de sa sincérité. J'ai senti qu'elle ne voulait pas particulièrement en parler. Je crois que l'avis des filles sur le mariage à l'indienne restera un mystère pour moi.

Voici les mariés:

Où est Pauline?

Des offrandes qui étaient posées devant eux: ce ne sont que des sucreries, c'est pour leur souhaiter un avenir doux. Mais il n'y avait même pas de miel pour la lune, il ne commence pas par le début!

On a très bien mangé, bien indien, bien comme j'aime!

Vous voyez la feuille de banane repliée au premier plan? Il faut faire bien attention au sens. Repliée vers soi, on a apprécié le repas et on remercie son hôte. Vers l'extérieur, on reste sur sa faim, il nous a manqué quelque chose ou on a pas aimé. Mais attention, il parait qu'au Kérala, c'est l'inverse! Pfiou pas facile d'être invitée...

 

 

Définitivement le meilleur de mon week end n'a pas été le mariage en lui même mais tous les moments que j'ai passé avec les indiens. Je ne regrette qu'une seule chose: ne pas avoir connu ce groupe plus tôt!

15 novembre 2012

HAPPY DIWALI!!

Samedi, tous les collègues nous souhaitent un Happy Diwali, Lundi, les 2/3 étaient en congés, Mardi, c'était férié... Mais qu'est ce que c'est Diwali?

C'est une des 2 plus grosses fêtes de l'Inde (l'autre c'est Pongale en Janvier). En somme c'est le Noël indoux. Diwali c'est la fête des lumières, et symboliquement c'est le jour où le mal a été vaincu (rien que ça!).

Pendant 2 jours les enfants ont fait éclater des pétards non stop dans les rues. Sans vouloir faire ma rabat-joie, c'était plutôt pénible. Je ne suis pas contre qu'ils s'amusent et puis c'est un moment de fête, c'est normal qu'ils en profitent mais je vais me justifier.

La première chose c'est que si c'est rigolo la journée, ça l'est nettement moins la nuit. Ca aurait été trop facile qu'ils s'arrêtent à des heures décentes, les pétards ne stoppaient qu'entre 1h et 5h du matin. Je commence à me demander s'ils ne se sont pas concertés avec les corbeaux et les crapauds. C'est vrai, je n'entendais plus ni l'un ni l'autre depuis quelques jours, ça me manquait presque (ironie profonde). Mes petites nuits ont sans aucun doute contribué à mon humeur maussade.

Ensuite, sortir dehors a été un vrai acte héroïque. On se croyait sur un champ de bataille: les pétards éclataient de partout or je tiens à mes doigts de pieds moi, ça me foutait la frousse! Surtout que, fait prévisible, ça amusait beaucoup plus les petits garnements de nous balancer les pétards dessus quand on passait! Je pense que ça doit être un vrai pari de caïd de jeter un pétard sur les pieds d'une blanche, ça vaut sûrement plus de points, et on explose les records si les victimes sursautent!^^ J'étais donc la cible parfaite... Même quand on était dans notre bunker (comprendre notre appartement) j'avais l'impression d'être vulnérable (faut dire c'était très très bruyant, et c'est pas le double vitrage qui risque de nous isoler du bruit!).

Trève de plaisanterie, c'était vraiment dangereux, car ce n'est pas du petit pétard qu'ils achètent. Regardez plutôt:

Et dites vous que ce ne sont pas des adultes qui jouent avec ça mais des enfants de moins de 10 ans pour la plupart. Je suis persuadée qu'il arrive des tonnes d'accidents pendant ces fêtes. Les mesures de sécurité ne sont décidément pas les mêmes ici.

Mardi soir, c'était le jour officiel de Diwali. J'étais contente de cette journée pour plusieurs raisons (pas les mêmes que les indiens):

1) C'était férié, ce qui suffisait à égayer ma journée

2) Je ne sais pas si c'est lié mais on a pas eu notre coupure de courant quotidienne, ce qui est vachement cool!

3) C'était normalement le dernier jour à endurer ces pétards.

Quand la nuit est tombée cependant, j'ai partagé la même raison que les indiens et j'ai oublié (un instant seulement) ma rancune envers les explosifs. C'était le bouquet final, on ne s'entendait limite plus parler tellement ça explosait en continue. Alors je suis montée sur le toit de notre immeuble. Et là, là, c'était magique. Imaginez un feu d'artifice sur plusieurs kilomètres carrés. Des feux jaillissaient de partout, je ne savais plus où donner de la tête! En 2 mots, j'étais émerveillée. Je n'ai pas compté le temps que je suis restée mais ça valait le coup. Toutes les familles lancent depuis leur maison leur propre feu d'artifice, ce qui rend quelque chose de très désorganisé (rien de surprenant en Inde) mais aussi de grandiose par sa multitude. Ca a duré 3 bonnes heures. Pour essayer de vous donner une idée, voici quelques vidéos et photos:

 

 

 

 

Le lendemain, tout est redevenu calme. Les rues par contre étaient recouvertes de déchets d’explosifs :

 

Sharmila, une collègue de travail m’a dit que cette année, le gouvernement avait décidé que Diwali serait célébré sans bruit et sans pollution. Ahem, comment dire ? Pour le bruit inutile de préciser que c’est un échec total, et pour la pollution, quand on voit l’état des rues le matin et la quantité de feu qui a été tiré, le succès est bien caché là aussi. Le gouvernement est de bonne volonté, ce serait encore mieux s’il était écouté !

Quoiqu’il en soit, Happy Diwali !!!

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10 novembre 2012

Tûût tûût!!

Mon séjour se rapproche de la fin et je ne vous ai toujours pas parlé d'un sujet primordial pour découvrir l'Inde: la conduite.

"L'Inde est une anarchie qui fonctionne." John Kenneth Galbraith


Cette citation du grand économiste est parfaite pour introduire cet article.

Pour commencer, il faut savoir que la voiture en Inde, bien que de plus en plus répandue reste un équipement de luxe. De plus c'est comme à Paris, vu le trafic, il est plus facile de se déplacer en moto (ou rickshaw). Les motos et scooters sont donc ici LE moyen de transport utilisé communément par les hommes, les femmes et les familles (je dirais à vue de nez que les motos + rickshaws représentent les 3/4 des véhicules sur la route).  Par famille j'entends 4 ou 5 personnes. En fait c'est facile quand on est imaginatif: les 2 parents sur le siège de la moto, un enfant entre les 2 adultes, 2 autres sur chaque genoux de la maman (elle est assise en amazone. Ben oui, se mettre à cheval en sari, c'est impossible!) et un autre sur le guidon de la moto (comme ça en cas d'accident c'est lui qui prend tout, malin! Je suis horrible...^^). Ou alors ils trouvent des astuces matérielles comme ce scooter aménagé que je trouve trop drôle:

Offiellement, il y a des règles suffisantes de sécurité. Le seul problème c'est que personne ne les applique. Le port du casque obligatoire est simplement une ligne sur un bout de papier. En pratique, très peu en porte. Et si les conducteurs en ont parfois un, je n'ai jamais vu de passager en porter. Autre possibilité, le motard en a un mais ne le porte pas. C'est le cas de certains de nos copains indiens: ils ont un casque parce que ça coûte cher et que c'est classe d'en avoir un, mais ils l'ont acheté juste pour montrer qu'ils en avaient les moyens, et quand ils roulent, leur casque est soigneusement posé sur le guidon en pleine vue, pas sur leur tête. Complètement débile, mais pourtant loin d'être rare... De même pour la ceinture en voiture, le téléphone au volant, conduire avec des chaussures, tout ça c'est que de la théorie.

Et ça restera de la théorie tant que la police restera si corrompue. Tout s'achète, c'est bien connu, surtout le silence des policiers ici. Si on s'en tient aux textes, le permis de conduire indien est très sévère puisqu'une seule erreur fait sauter le permis d'office (je parle du permis voiture, je ne sais pas comment ça se passe pour les motos). Or dans la pratique, le copain indien qui me racontait ça m'a dit qu'il ne craint pas du tout de faire des bétises puisqu'il a de l'argent. Il suffit de glisser un petit billet et pas de problème, quelque soit le délit. Et les policiers en jouent d'ailleurs, il parait qu'ils arrêtent parfois des véhicules sans raison et demandent de l'argent juste pour arrondir leur fin de mois. Par contre ils n'arrêtent que les hommes, jamais des femmes, même si elles ne sont que passagères (encore moins si c'est une blanche!).  Ainsi une copine française a un scooter depuis 10 mois sans aucun papier ni permis et conduit sans crainte d'avoir des problèmes. Le seul risque pour elle (et pas le moindre on est bien d'accord), c'est l'accident.

Passons à la conduite maintenant. L'état des routes est très aléatoire, bien souvent c'est en mauvais état. Les véhicules zigzaguent entre les crevasses. Après la conduite en Inde c'est pas très compliqué, c'est un peu comme un jeu vidéo. La règle c'est qu'il n'y a pas de règles, et le but c'est d'arriver le plus rapidement au point voulu. Du coup si ça bouchonne à gauche, on traverse toute la route en transversale quite à bloquer la circulation pour essayer de passer à droite; si ça passe pas à droite on essaye de se faufiler entre 2 gros camions quite à être pris en saucisson et rebloqué 15 mètres plus loin; si ça passe toujours pas on klaxonne en continue jusqu'à ce que quelque chose bouge; et si ça passe toujours pas on peut toujours faire demi-tour et remonter la rue à contresens pour prendre un autre chemin! Ca doit vous paraitre complètement exagéré mais je vous certifie que chaque exemple est du vécu en rickshaw ou moto (pas tout en même temps je suis d'accord).

Les bus, quant à eux se croient les maîtres du monde. Ils sont les plus gros et en plus ils ont les plus gros klaxons alors oui ils ont tous les droits. Pour doubler, ils ne se préoccupent pas de l'éventuelle voiture qui arrivent en face. Ils prennent toute la place en se mettant sur la voie en sens inverse, et si une voiture arrive en face, soit elle roule sur le bas coté, soit elle s'arrête, soit elle tente de passer en se disant que 3 véhicules ça passe en largeur sur une 2 voies puis au dernier moment les 3 véhicules se rendent compte que non ça ne passera pas donc tout le monde pile en catastrophe (ça m'est arrivée dans un bus de nuit, je me suis réveillée en sursaut).

Du coup dans cette anarchie, tout le monde se guide au bruit. Même nous en tant que piétons c'est notre moyen de survie. Le klaxon est un peu le clignotant local. Dès qu'on veut tourner ou que l'angle de vue n'est pas génial, hop petit coup de klaxon (ou de pouet pouet pour certains rickshaws archaiques. Oui je parle bien de ces boules en plastique mou que l'on avait sur nos premiers tricycles et qui font un bruit de jouet pour chien quand on le presse, c'est tout à fait ridicule XD). Si on double, hop un petit coup, si on fait un queue de poisson, hop un autre (pour s'excuser ou dire "je t'ai bien eu!", au choix^^), si on est bloqué par une vache qui est couché en plein milieu de la route, hop un autre (ça l'affole pas pour autant en général d'ailleurs)! Et si on veut reculer, on peut même choisir sa petite musique! Ainsi j'ai pu notamment reconnaître le titanic, la lettre à élise, le lac des cygnes... Tout ça c'est rigolo raconté comme ça, et je me suis marrée à écrire cet article mais conrètement ça l'est beaucoup moins au quotidien, et encore moins la nuit... Cependant, si je dois choisir entre les klaxons et les crapauds, je choisis quand même les klaxons sans hésitation! ;)

 
Ce qui les sauve? C'est la vitesse très faible. En ville, la moyenne est d'environ 40km/h (estimation). Les "autoroutes" n'ont pas de limitation de vitesse, pourtant je n'ai jamais vu un compteur au dessus de 90. Il y a tellement de trafic partout que c'est difficile d'aller plus vite. Et heureusement parce qu'avec des bons reflexes, on évite les collisions facilement à 50km/h, mais pas à 100km/h.

Bref la route en Inde, même si on ne conduit pas, c'est complètement épuisant.

 

 

4 novembre 2012

Cyclone et mousson...

Mercredi un cyclone est passé à Chennai. Ca arrive apparement tous les ans. L'entreprise a fermé l'après midi et nous a demandé de ne pas sortir de chez nous. Ce que nous avons fait avec joie! Sauf que quand l'électricité s'est coupé, ça nous a moins fait rire. Plus d'ordinateur et plus de lumière (parce que vu la couleur du ciel, il faisait presque nuit à 15h déjà). Pas de lumière donc pas de jeu, ni de livre et pas d'ordinateur donc pas de film.. Au bout d'une heure à espérer que le courant revienne (ça a duré 4h), on a fini par se trouver une occupation: faire la cuisine...dans le noir!!

Balkis était très fière d'avoir enfin trouvé un dessert à base de chocolat que l'on pouvait faire ici (cad sans four): de la mousse au chocolat^^

Bon mis à part le fait qu'on se soit bien amusées entre filles, il a donné quoi ce cyclone?

De notre appartement, nous n'avons vu que le vent qui soufflait bien fort il est vrai, la pluie et les crapauds qui s'agitaient (voir plus loin pour plus de détails sur ce sujet). Nous avons mangé en ville juste avant l'heure annoncé du cyclone et les indiens dans les rues ne semblaient pas très inquiets. Les vendeurs de légumes étaient toujours présents avec leur charette, tous les magasins étaient ouverts et les gens marchaient à pas lents, comme d'habitude. Le lendemain, il y avait des enseignes de magasins par terre et des arbres de belle taille tombés à terre. Le cyclone a fait 20 morts à Chennai d'après nos sources. Pour nous, ça n'a jamais été qu'un après midi de travail cadeau (seulement pour les français, les indiens ont du travailler samedi après midi pour compenser) et un jour de mousson un peu agité.

 

Maintenant que la mousson s'est installée et que j'ai un peu de recul je peux expliquer comment ça se passe (à Chennai en tout cas): Tout d'abord je casse un mythe, il ne pleut pas tous les jours. En fait c'est plutôt des cycles, il pleut non stop pendant 2-3 jours (la température se refroidit mais il fait toujours chaud, vers 25 degrés) puis fait beau pendant 3-4 jours en général. Quand il ne pleut pas, il fait beau, chaud et très humide, ce qui nous fait transpirer au moindre mouvement et nous rend la peau grasse (c'est bien désagréable à vrai dire). Mais il y a le soleil. Et quand il pleut, c'est de l'averse bien forte en continue et orages ponctuels. Durant la première heure de pluie on arrive encore à peu près à marcher les pieds au sec mais passer quelques heures, les rues les moins bien évacuées (la majorité le sont heureusement) sont remplies d'eau sur toute la largeur. Par contre l'eau s'évapore en quelques heures seulement avec la chaleur quand la pluie s'arrête, c'est très impressionnant à voir (autant la rapidité de la rue à se remplir d'eau que la rapidité d'évaporation).

Dans la vie quotidienne, la mousson c'est pénible pour plusieurs choses:

1/ Vu que la rue devant chez nous fait partie de celles qui sont mal évacuées, on a toujours les pieds trempés (et même plus que les pieds souvent). La preuve en image: départ du matin pour le travail...


 


2/ En plus des pieds mouillés, les jeunes motards prennent souvent un malin plaisir à passer à toute vitesse à coté de nous, ça les fait rire de nous éclabousser, très drôle! Du coup, même armées de bottes (pas moi mais Alicia en a) et parapluies, on arrive trempées au travail. Or le travail est un frigo à une température ambiante de 16 degrés grâce (ou à cause) de la clim. Donc on a froid et on prend froid surtout!

3/ Les coupures de courant "oficielles" c'est à dire prévues et répétées chaque jour sont plus longues (2h par jour au lieu d'une) et les coupures imprévues sont plus fréquentes. 

4/ Mais le pire de tout (je garde le meilleur pour la fin) ce sont mes nouveaux voisins. C'est bien connu quand il pleut c'est la fête à la grenouille, eh bien oui je confirme, c'est vraiment la fête! Je ne pense pas que vous ayez déjà entendu une mélodie aussi insupportable et qui ne s'arrête jamais bien sûr (tant qu'il pleut). Ma chambre est située juste à coté de ce qu'on pourrait appeler une mare géante, et je ne peux plus dormir la nuit. Lorsque ces demoiselles (et demoiseaux qui ne font pas le même bruit et chantent en canon avec les femelles) sont en fête, je m'équipe de mes boules quies et laissent tourner la musique de mon ordinateur au maximum du son pour masquer leurs coassements et réussir à m'endormir. Autant mon oreille s'ést habituée aux corbeaux (pourtant pas discrets, David en est témoin), au vendeur de noix de coco de l'aube et à l'imam du minaret de 5h du matin, autant je ne supporte pas ces coassements qui m'agressent l'oreille. J'ai pris une vidéo qui donne une petite idée (multiplier les décibels par 3 ou 4 et vous y êtes).

31 octobre 2012

Des traditions...étonnantes

Cette semaine et la précédente ont eu une atmosphère de fête. Pendant plusieurs jours, les rues ont été décorées avec des peintures au sol, drapeaux dans les rues et tentures tendues entre les maisons. C'est une grande fête durant 10 jours et qui célèbre pas mal de choses et divinités. Je n'ai pas connaissance de tout ce qui est célébré mais je vais m'attarder sur deux points que j'ai vécu.

Je ne sais pas si je l'ai déjà mentionné mais nous habitons dans un quartier musulman (avec le fameux imam qui chante tous les matins pour mon grand plaisir!). Des tonnes de chèvres monstrueuses (elles mesuraient au moins un mètre de haut!) et décorées ou peintes (en rose fushia, quel manque de goût^^) ont bondé les rues la semaine dernière. En effet pendant cette fête la coutume veut que l'on offre une chèvre à ses proches puis on les déguste le jour saint (le samedi). Ainsi après les odeurs de ferme pendant une semaine, j'ai eu droit à des scènes qui mettent en appéttit en rentrant à la maison samedi midi telles que: un marché de tête de chèvre, étalées sur une bâche toutes fraiches; devoir éviter un gros tas en plein milieu de la route puis me rendre compte en passant à coté que c'est de la peau de chèvre; suivre des yeux des trainées de sang dans la rue et apercevoir le dépeçage d'une chèvre en plein milieu d'un salon. N'ayant pas l'habitude c'était...impressionnant d'autant plus que c'est vraiment fait à la vue de tout le monde dans la rue.

Ensuite, en voulant aller à la salle de sport un soir, nous avons été accueillies par un buffet avec des petits gâteaux et boissons. Pas de sport aujourd'hui car c'est la bénédiction des machines. Oui vous avez bien lu, les indiens consacrent une journée de repos aux machines et les bénissent à la manière des Dieux pour les remercier de ce qu'elles leur apportent au quotidien. Tout le matériel, en passant de la voiture, des portes, miroirs, ordinateurs et autres machines électroniques sont décorés de fleurs et on leur déssine le signe sacré avec la poudre blanche et rouge. Sur la photo, on peut voir ce vélo d'appartement et la clim en arrière plan (elle est blanche donc on voit moins bien) qui portent ce signe (les 3 traits blancs et le point rouge au mileu). Je n'ai pas voulu me moquer mais je n'ai pas pu m'empêcher de sourire à cette tradition... Y a-t-il seulement une chose que les indiens ne chérissent pas??

28 octobre 2012

New Delhi

Un jour férié = un voyage. Destination la capitale Delhi !! (qui dit capitale dit gros article...bon courage !)

Nous arrivons le soir, et bien fatiguées de notre semaine de travail, nous nous écroulons de sommeil sitôt arrivées à l’hotel. Les jours suivants ont été intensifs physiquement mais aussi mentalement. Plutôt que de raconter notre séjour chronologiquement, je vais cette fois organiser mon récit (c’est un bien grand mot) en catégories

1.  Les visites : Delhi vaut le coup rien que pour ça. Avec notamment 3 monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO plus quelques autres non  négligeables, il y a de quoi s’occuper.

1er monument UNESCO : le fort rouge. C’est un immense fort en grès rouge, relativement imposant mais très mal entretenu. Il est en rénovation mais il y a un sacré boulot pour lui redonner le cachet d’antan. Ce qui l’a terni est le fait qu’il a été aux mains des militaires pendant près de 50ans.

 

 

2ème UNESCO : Qutub Minar : cette grande tour imposante est l’emblème de Delhi, on la retrouve notamment dessinée sur les jetons de métro. Faite de marbre et de grès rouge, c’est vrai qu’elle est imposante. Mais le reste du site est une véritable ruine. Il est très difficile de se représenter ce qu’à pu être le magnifique et impressionnant palace. Un petit peu déçu par ce site dont on vante les mérites. Auparavant il était possible de monter en haut de la tour, jusqu’à ce qu’une bousculade dans les escaliers en colimaçon fasse plus de 40 morts ! Dominos express…brrr j’en ai des frissons !

 

3ème UNESCO : La tombe d’Humayun. C’est de loin celui que l’on a préféré avec Fanny. Ayant certainement servi de modèle au Taj Mahal, ce monument est grandiose. Une sorte de Taj Mahal avec d’autres couleurs et un peu plus petit quand même. On a trouvé quand même dommage que seuls les morts puissent en profiter…^^

 

Parmi les autres monuments que nous avons visité :

Le temple Jaïn : La religion Jaïne vit en harmonie avec la nature et respectent notamment les animaux. Afin de ne pas leur faire de mal, les plus fidèles ne prennent pas les transports en communs qui tuent des tonnes d’insectes, portent un foulard sur la bouche pour ne pas avaler d’insectes et pour les plus extrêmes balayent devant eux lorsqu’ils marchent afin de ne pas écraser d’insectes avec leur pieds. Vous l’aurez compris ce sont les amis des animaux. Ce temple Jaïn abrite un hôpital pour oiseaux que nous avons pu visiter.

 

Le temple Sikh : autre religion assez méconnue: le sikkhisme. Cette religion part du principe que nous devons vivre au mieux avec la façon dont nous avons été crées. Ainsi, ce n’est pas un hasard si les cheveux poussent, le dieu tout puissant en a voulu ainsi pour une raison particulière ; on ne se coupe donc jamais les cheveux. De même pour la barbe et les poils (Si une femme sikh suit la religion fidèlement, elle se laissera elle aussi pousser cheveux, poils et éventuellement barbe : charmant^^). Mais la plus grande particularité du sikkhisme est selon moi le fait qu’il considère que tous les hommes sont égaux. Les sikhs refusent le système de castes et considèrent les femmes et hommes de la même manière. N’importe quel sikh peut dire la prière dans le temple même une femme, et c’est la seule religion qui autorise le divorce à la femme.  Enfin le sikhisme fonctionne sur le principe de l’ouverture aux autres et du partage. Un sikh nous a accueilli et fait une visite privée en nous expliquant tout ce que je viens d’écrire sans rien nous demander en retour. Le temple dispose d’une cuisine et cantine géante ainsi que d’un dortoir que près de 25000 personnes utilisent chaque jour. Et n’importe qui peut venir manger gratuitement dans ce temple. Tout ne fonctionne que par bénévolat et dons des fidèles. On a du mal à imaginer comment ça peut fonctionner, mais ça tourne bien pourtant, c’est assez impressionnant.

 

La Grande mosquée : Une très grande et belle mosquée où nous avons pu monter dans le minaret. Fanny était habillée en occidentale, elle a du porter ce costume ridicule pour rentrer dans la mosquée. :)

 

 

 

2.       Mes impressions :

Contrairement à l’idée que je m’en étais faite, Delhi est un véritable pot pourri indien. On y retrouve le même bazar, en pire dans la partie ancienne de la ville Old Delhi.  La saleté et la pauvreté sont bien présentes aussi, avec plus de mendiants peut-être. Je m’attendais à ce que le quartier huppé soit vraiment chic, ce qui n’est pas le cas, les bâtiments se délabrent, sont bondés et seules des enseignes « classiques » s’alignent. Par ailleurs, les magasins du quartier touristiques sont décevants car vendent des articles de babacool (ça s’écrit comme ça ?) comme on peut trouver en France, ce qui ne reflète pas vraiment l’Inde (personne ne porte ces vêtements ici). Seul le métro en jette il faut l’avouer. Il est plus neuf et plus propre qu’à Paris et on s’y sent en sécurité. En résumé, Delhi n’est « que » la capitale officielle mais la véritable capitale économique est Bombay (un peu comme pour Washington et New York).

 

Delhi ne m’a pas laissé une impression très saine. Si le quartier touristique (où était notre hôtel) est très animé et sympathique en début de soirée, nous avons été très mal à l’aise en rentrant du restaurant après 22h : plus aucun touriste, des rues mal éclairées, que des hommes qui nous regardent de façon malsaine, et des groupes de jeunes qui jubilent à l’idée d’accoster des blanches. Nous avons également été dans une fête foraine (c’est quand même une expérience, nous étions très curieuses de comparer) qui semblait sortie des années 80 pour nous. S’il y avait beaucoup de familles, il y avait aussi de nombreux jeunes garçons en bande. Nous nous sommes faites encerclées à un moment et les garçons commençaient à nous parler de façon insistante. Nous avons eu assez peur, heureusement qu’il y avait beaucoup de monde et que la sortie n’était pas loin.

 

 

Nous avons été touchées par un jeune homme de notre âge très défaitiste (le dessinateur des hennés que nous nous sommes fait faire sur les bras) qui nous a fait des confessions sur ces frustrations amoureuses : Il nous fait des compliments et nous demande pourquoi nous sommes si belles (je ne fais que rapporter, je précise pour les mauvaises langues qui me prennent pour une fausse modeste, haha). Je profite de cette occasion pour lui poser la question qui me turlupine depuis longtemps. Qu’est ce qui les attire chez nous, qu’avons-nous de plus que les indiennes bon sang ? Il nous répond que nous sourions et que nous sommes gentilles et avenantes. En fait les indiennes sont très fermées et prennent très mal des remarques ou compliments de la part d’un indien (au point de les gifler parait-il).  Moono (c’était son nom) n’a jamais eu de petite amie et rêve juste d’une vie de jeune normale. Je lui demande ce qu’il en est des indiennes qui semblent plus occidentales (portent des jeans et vont en soirée, peuvent sortir sans être accompagnées d’un garçon). Il me répond que ces filles là sont très riches et ne s’intéressent qu’à des hommes plus riches encore. Et puis qu’elles sont libérées en apparence mais qu’après le mariage, elle porte à leur tour le sari. Ma question suivante se porte sur le mariage : en se mariant il gouterait à la vie de couple non? Oui mais la vie de couple est ennuyeuse et fait démarrer les problèmes. En effet, le but du mariage pour une femme est de trouver quelqu’un qui lui fournira le niveau de vie qu’elle souhaite en échange du paiement de la dot. Il paraitrait donc que la femme mariée est très capricieuse et exige beaucoup de son mari financièrement. Par exemple, il est fréquent qu’elle demande d’avoir 2 salles de bain pour son confort, beaucoup de sous pour s’acheter les vêtements qu’elle souhaite, une maison séparée de celle des parents… A ce propos j’ai appris que la femme d’un de nos collègues de travail a demandé le divorce car elle se plaignait que son mari ne rapportait pas assez d’argent, elle devait être d’une classe légèrement supérieure à la sienne et a décrété que son mari n’était pas à la hauteur. Ca vous fait rêver n’est ce pas ? Sachant cela, une occidentale représente donc la femme libre et désintéressée, et donc la femme idéale pour un jeune indien en recherche d’affection. C’est pour cela qu’on se fait tant aborder!!

 

 

19 octobre 2012

Premier instants de mousson

La mousson tant redoutée est finalement arrivée! Depuis Mardi, il pleut dru et il est plus facile de compter les heures où il ne pleut pas que l'inverse. La plupart des rues s'évacuent plutôt bien pour l'instant sauf (comme par hasard) devant chez moi. Mon appartement est situé à un angle de 2 rues et aucune n'a de système d'évacuation. Jusqu'à hier, la hauteur de mes tongue m'a permis de garder à peu près les pieds au sec. Ce matin voilà le paysage:


On peut encore passer sur les cotés sauf à certains endroits. J'ai pris une foto de ce soir mais on ne voit pas grand chose. Mais pour que vous visualisiez bien, c'est le même endroit que sur la photo du dessus sauf que je ne pouvais plus passer sur les cotés surélevés.

 

 Sur le retour du travail ce soir donc, je ne trouve pas de rikshaw donc je me prends la pluie sur le trajet, j'ai les pieds trempés et je suis énervée parce qu'un client m'a emm... toute la journée. Alors que je fais à peine attention où je mets les pieds (pourtant je devrais) un crapaud passe devant moi. Puis j'arrive vers chez moi. Ce matin il y avait disons 5cm d'eau (sur les cotés, au milieu je dirais peut-être 10-15cm). Ce soir l'endroit le plus surélevé avait bien 15cm... Je contemple cette étendue marron avec dégout et repense au crapaud, je l'imagine en train de nager pèpère sous l'eau. Je suis parcourue d'un petit frisson rien qu'à l'idée de le frôler. Puis je me rappelle qu'au début de la semaine il y avait un bon gros rat crevé à peu près à cet endroit (les "bons gros rats" en Inde mesurent 30cm sans compter la queue). Mon dieu, j'avais tellement pas envie d'y mettre les pieds.. Après avoir cherché une solution pendant 10 minutes pour éviter de passer dans cette marre (en vain) je finis par me lancer, dépitée.  Ma jupe longue trempée était super lourde et dans ma précipitation pour passer ce calvaire, je perds ma tongue. Bien sur ce n'est pas une tongue de plage mais une tongue bien lourde qui ne flottent pas, haha! En équilibre sur mon "pied-tongué" restant, je fouille donc dans l'eau en essayant de me vider l'esprit et ne pas pensé à tout ce qui peut se trouver là dedans et quand je la ressors enfin: il y a un espèce de truc qui pend à ma tongue, je crois que c'était une serviette hygiénique usagée.

Bref, mes premiers instants de mousson...


Si vous avez sourit à ma mésaventure, ce n'est que le début (en effet il ne pleut que depuis 4 jours!). En effet, à la vitesse où l'eau monte, la "rivière de mazout" près de chez moi va bientot débordée (je dirais 3-4 jours si le rytme ne se calme pas), et là on passera dans la cour des grands, je crains d'y perdre mes pieds!

Vous l'aurez compris, mon objectif du week end = trouver des bottes de pêcheurs!!! XD

 

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